Les projecteurs sont braqués sur Istanbul, en Turquie, où des négociations directes entre des représentants russes et ukrainiens sont prévues demain, jeudi 15 mai 2025. Cette rencontre, la première de ce niveau depuis le printemps 2022, suscite à la fois espoir et scepticisme quant à une possible désescalade du conflit.La Présence de Poutine : Hautement ImprobableBien que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait publiquement invité Vladimir Poutine à le rencontrer personnellement à Istanbul, la probabilité de la présence du dirigeant russe est considérée comme très faible. Le Kremlin a d’ailleurs refusé de dévoiler la composition de sa délégation, alimentant l’incertitude quant au niveau de représentation russe. Historiquement, les négociations de ce type sont généralement menées par des délégations de haut niveau, mais rarement par les chefs d’État en personne, surtout à ce stade initial. La proposition de Zelensky pourrait être interprétée comme une manœuvre diplomatique visant à mettre la pression sur Moscou.Scénarios Possibles pour les Négociations de Demain :Dans le contexte actuel, plusieurs scénarios peuvent être envisagés pour ces discussions à Istanbul :Scénario 1 : Échange Exploratoire et Établissement de Canaux de Communication. Il est possible que cette première rencontre serve principalement à rétablir un dialogue direct et à identifier les points de divergence et les potentielles zones de discussion future. Les délégations pourraient se concentrer sur des questions humanitaires, des échanges de prisonniers, ou la possibilité d’établir des cessez-le-feu locaux. Ce scénario serait un premier pas prudent, sans avancées majeures immédiates.Scénario 2 : Discussion sur les Conditions d’un Cessez-le-Feu. Zelensky a clairement indiqué qu’il attend un « cessez-le-feu total et durable » comme base nécessaire à la diplomatie. La discussion pourrait donc porter sur les modalités d’un arrêt des combats à l’échelle nationale. Cependant, les positions russes antérieures ont souvent lié un cessez-le-feu à des concessions territoriales ou à l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, des conditions difficilement acceptables pour Kiev.Scénario 3 : Impasse et Maintien des Positions. Compte tenu des objectifs fondamentalement opposés des deux parties (l’Ukraine réclamant le retrait total des troupes russes et la restauration de son intégrité territoriale, tandis que la Russie cherche à consolider ses gains territoriaux et à obtenir des garanties de sécurité), il est possible que les discussions n’aboutissent à aucune percée significative. La rencontre pourrait alors se limiter à un échange de vues sans engagement concret.Scénario 4 : Discussion sur des Mesures de Confiance. En l’absence d’un accord sur un cessez-le-feu global, les discussions pourraient se concentrer sur des mesures de confiance visant à réduire les tensions, telles que des zones démilitarisées locales, des mécanismes de communication militaire pour éviter les incidents, ou des accords sur la sécurité des infrastructures civiles.Scénario 5 : Intervention ou Facilitation par la Turquie. En tant qu’hôte des pourparlers, la Turquie pourrait jouer un rôle de facilitateur actif, proposant des pistes de compromis ou des cadres de discussion. L’implication du président Erdogan, qui entretient des relations avec les deux parties, pourrait être déterminante.Facteurs Clés à Surveiller Demain :Le niveau de représentation de la délégation russe. La présence ou l’absence de figures politiques de haut rang pourrait indiquer le sérieux avec lequel Moscou aborde ces discussions.Le ton et le langage utilisés par les deux parties. Des déclarations conciliantes ou intransigeantes donneront des indications sur les perspectives d’avancement.Les sujets abordés lors de la rencontre. Les priorités de chaque camp se refléteront dans l’agenda des discussions.L’issue de la rencontre. Un communiqué conjoint, même minimaliste, indiquant la volonté de poursuivre le dialogue serait un signe positif.En conclusion, les négociations russo-ukrainiennes à Istanbul représentent une opportunité fragile de relancer un processus diplomatique. Si la présence de Poutine est hautement improbable, la teneur des discussions entre les délégations et les scénarios qui se déploieront demain seront cruciaux pour évaluer les perspectives d’une éventuelle désescalade du conflit. L’issue reste incertaine, mais la communauté internationale наблюдает attentivement ce nouveau round de pourparlers.
Jean Pierre Ombolo