Aujourd’hui, le Sénat congolais entame l’examen de la demande de levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président Joseph Kabila. Cette procédure, initiée par la justice, suscite de vives tensions dans un contexte déjà fragile en République démocratique du Congo (RDC). Les enjeux sont multiples et les risques de déstabilisation sont réels.Une procédure à l’issue incertaineLa levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila est une étape cruciale pour permettre à la justice de l’entendre dans le cadre de plusieurs enquêtes, notamment des accusations d’être en complicité avec la rébellion du M23 qui contrôle une bonne partie de l’Est du pays et soutenue par le Rwanda. Cependant, l’issue de cette procédure est loin d’être acquise. Le Sénat, où les partisans de l’ancien président sont encore influents, pourrait rejeter la demande. De plus, la procédure est complexe et pourrait s’étendre sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Hier, l’ancien président était attendu pour être entendu pour être auditionné par la commission chargée d’examiner et de statuer sur la levée de son immunité parlementaire. Il n’y était pas physiquement. Cette commission spéciale doit soumettre prochainement les résultats aux sénateurs réunis en plénière. L’opposition, qui avait manifesté sa désapprobation en dénonçant la violation de la procédure participe tout de même aux travaux. Joseph Kabila, qui a passé 18ans à la tête de la RDC, est notamment accusé d’être proche avec la rébellion du M23 .Toutefois ,la procédure pourrait aboutir puisque le gouvernement de la RDC n’est pas passé par les deux chambres que sont le sénat et l’assemblée nationale ou ceux qui y sont entièrement ont travaillé avec l’ancien président.Risques de radicalisation et de déstabilisationLa levée de l’immunité de Joseph Kabila pourrait avoir des conséquences imprévisibles sur la stabilité de la RDC. Ses partisans pourraient se radicaliser et organiser des manifestations de protestation, voire des actions violentes. Ils disent que le régime de Tshisékedi est en train de mettre de l’huile au feu. Ces partisans contestent les faits qui sont reprochés à Kabila et accusent, à leur tour, le président Tshisekedi de chercher un bouc émissaire pour justifier sa gestion. Les activités de son parti ont été interdites et le parti dissout. Les militants de son parti crient déjà à l’acharnement contre l’ancien président. Par ailleurs, certains observateurs craignent que cette procédure ne renforce le sentiment de persécution chez les membres du M23, un groupe rebelle actif dans l’est du pays, et les pousse à intensifier leurs attaques.Une situation déjà précaireLa RDC est déjà confrontée à de nombreux défis, notamment la persistance de l’insécurité dans l’est du pays, la crise humanitaire et les tensions politiques. La levée de l’immunité de Joseph Kabila et la condamnation hier de l’ancien premier ministre de Kabila ,Matata Ponyo à dix ans de travaux forcés pourraient exacerber ces tensions et plonger le pays dans une nouvelle spirale de violence.Un pari risquéLa levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila est un pari risqué pour la RDC. Si elle aboutit, elle pourrait ouvrir la voie à des poursuites judiciaires et contribuer à lutter contre l’impunité. Cependant, elle pourrait également déstabiliser le pays et compromettre les efforts de paix. Le gouvernement congolais devra faire preuve de prudence et de responsabilité pour gérer les conséquences de cette procédure et éviter une nouvelle crise.En résumé :• La levée de l’immunité de Joseph Kabila est une procédure complexe et à l’issue incertaine.• Elle comporte des risques de radicalisation et de déstabilisation, notamment chez les partisans de l’ancien président et les membres du M23.• La RDC est déjà confrontée à une situation précaire, et cette procédure pourrait exacerber les tensions.• Le gouvernement congolais devra faire preuve de prudence et de responsabilité pour gérer les conséquences de cette procédure.Il est important de suivre de près l’évolution de cette situation, car elle pourrait avoir des conséquences importantes pour la RDC et la région des Grands Lacs. Pour un bon nombre d’observateurs, ce n’est pas le moment de faire de la chasse à l’homme, la RDC traverse des moments critiques qui nécessitent l’unité de tous les congolais.
Jean Pierre Ombolo