Génocide rwandais, il y a 27 ans : 7avril 1994-7avril2021

 Plus de 25ans après le génocide des tutsi, malgré l’embellie économique, la réconciliation peine encore au pays de Kagamé.

      Le génocide des Tutsi au Rwanda se déroule du 7avril 1994 jusqu’au 17juillet 1994.Plus de 80.0000 rwandais vont perdre la vie. 27 ans se sont écroulés, les tutsi ont pris le pouvoir à Kigali, si la croissance économique est une réalité dans ce pays, la réconciliation n’est pas toujours acquise. Un sentiment de vengeance anime l’ethnie hutu qui accuse le président Kagamé d’être un dictateur et de considérer toute opposition politique comme une force négative devant être éliminée ; c’est ainsi qu’on a vu certains opposants hutu être emprisonnés ou contraints  à l’exil lorsqu’ils n’étaient pas assassinés ; même les anciens compagnons de Kagamé qui ne partageaient plus ses méthodes de gouvernance sont passés de vie à trépas par les services  de renseignements extérieurs rwandais. Dans ces conditions, la réconciliation apparait difficile au Rwanda ; des rébellions hutu ont vu le jour avec pour objectif de libérer  le Rwanda. Ces rébellions hutu(ADF) sont très actives à l’Est de la République du Congo et menacent la paix dans les deux pays.

                                  

Les causes du génocide

Les causes du génocide tutsi de 1994 sont sujet à polémique : pour comprendre les racines de ces massacres, il faut remonter l’histoire coloniale et politique du Rwanda. A cela s’ajoute la complexicité de la société raciale ou ethnique au Rwanda ; la société rwandaise est constituée de trois grands groupes ethniques :-les hutu majoritaires et grands cultivateurs,-les tutsi, grands élèveurs et riches et enfin les twa ou interwame ;il faut préciser que les tutsi détiennent le pouvoir politique jusqu’à l’indépendance du pouvoir en 1962.Selon les observateurs,la discrimination rwandaise entre hutu et tutsi,qualifiée  d’ethniste ,a atteint un point culminant en 1994.l’on accuse à la foulée les colonisateurs belges depuis leur arrivée au rwanda d’avoir soutenu le pouvoir politique au profit des tutsi à cause de leur origine hamitique-ils ont un teint brun et ces colonisateurs les estimaient proches ou « cousins » des blancs-.Ce qui va causer des frustrations au sein des hutu qui vont prendre prendre leur revenge dès que des élections démocratiques seront organisées au cours de la période des indépendances ;ce qui sera fait en 1962 ,avec l’accession au pouvoir des hutu au pouvoir jusqu’au déclenchement du génocide en1994.Pendant cette longue période, on va signaler des pogroms des tutsi qui vont les pousser à l’exil dans  les pays voisins. Les différents présidents hutu vont marginaliser les tutsi  en adoptant les quota même dans les concours administratifs. Et ,ils ont été soutenus dans cette politique discriminatoire par les  différents gouvernements français ;d’ailleurs ,le rapport  de l’enquête commanditée par Emmanuel Macron , revèle que la France a joué un rôle négatif durant ce génocide. Face à leur marginalisation par les autorités politiques hutu, les tutsi exilés vont s’organiser en rébellion afin de renverser le régime de Juvénal Habyarimana .La guerre civile rwandaise qui commence en 1990 va contraindre les autorités rwandaises à négocier avec les rebelles du front patriotiques rwandais menés par Kagamé et soutenus par l’Ouganda de Yuwori Museveni. C’est du retour des négociations d’Arusha en Tanzanie que l’avion transportant les présidents rwandais et burundais sera bombardé aux enclabures de l’aéroport de kigali : c’est  l’élément déclencheur du génocide, le 6 avril 1994.Le 7avril 1994 ,les extrémistes hutu commencent les massacres des tutsi qu’ils estiment  à l’origine de l’abattage de l’avion de leur président .Les hutus modérés ne seront pas épargnés ,jugés comme des traitres à la cause hutu.

        Jusqu’au jour d’aujourd’hui, on a jamais su qui a abattu l’avion du général Habyarimana ;les hutu éxilés à leur tour ne sont animés que par une seule idée ,revenir se venger de Kagamé et des tutsi ; comme on peut le constater, les rwandais refusent de se pardonner, et le manque de pardon engendre toujours des cascades de vengeance. La croissance économique que connait le rwanda ne doit occulter le danger du manque de réconciliation qui pourra un jour annihiler tous les efforts de redressement économique que le Rwanda connait.            Jean Pierre Ombolo

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