La Côte d’Ivoire se retrouve à nouveau au cœur de turbulences politiques à l’approche des élections présidentielles de 2025. La récente radiation de Tidjane Thiam des listes électorales, en raison de sa double nationalité, a suscité une vive controverse et ravivé les débats sur l’ivoirité, un concept identitaire complexe qui a déjà marqué l’histoire du pays.Un contexte politique tenduCette radiation intervient dans un contexte politique déjà tendu, marqué par les précédentes disqualifications de figures politiques majeures telles que Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro. Ces décisions ont alimenté les accusations de partialité et de manipulation du processus électoral par le gouvernement d’Alassane Ouattara.L’ivoirité, un concept qui a divisé la Côte d’Ivoire dans le passé, refait surface. Ce concept, qui met l’accent sur l’identité ivoirienne « pure », a été utilisé pour exclure certains candidats politiques, notamment ceux perçus comme ayant des liens étrangers. La radiation de Tidjane Thiam, dont la double nationalité est un sujet de débat, ravive les craintes d’une instrumentalisation de l’ivoirité à des fins politiques.Les risques d’une nouvelle criseLa situation actuelle soulève de sérieuses préoccupations quant à la stabilité de la Côte d’Ivoire. Les observateurs craignent que ces décisions controversées ne conduisent à une polarisation accrue de la société et à une remise en question de la légitimité des élections. Le spectre d’une nouvelle crise post-électorale, comme celle de 2010-2011, plane sur le pays.Le gouvernement d’Alassane Ouattara est accusé de jouer avec le feu en prenant des décisions qui pourraient attiser les tensions ethniques et régionales. La crédibilité du processus électoral est en jeu, et la communauté internationale appelle à un dialogue inclusif et transparent pour garantir des élections pacifiques et équitables.Les enjeux des prochaines électionsLes prochaines élections présidentielles sont cruciales pour l’avenir de la Côte d’Ivoire. Elles détermineront si le pays peut consolider sa démocratie et surmonter les divisions du passé. Les enjeux sont considérables :La réconciliation nationale : Les élections doivent permettre de renforcer la réconciliation nationale et de guérir les blessures de la crise post-électorale.La stabilité politique : La stabilité politique est essentielle pour assurer le développement économique et social du pays.La crédibilité des institutions : La crédibilité des institutions électorales est cruciale pour garantir des élections justes et transparentes.Appels au dialogue et à la transparenceFace à ces défis, de nombreux acteurs politiques et de la société civile appellent au dialogue et à la transparence. Ils soulignent la nécessité d’un processus électoral inclusif, qui garantisse la participation de tous les candidats et le respect des droits de tous les citoyens.La communauté internationale joue également un rôle important en appelant à la retenue et en encourageant le gouvernement ivoirien à prendre des mesures pour apaiser les tensions. L’Union africaine, la CEDEAO et les Nations Unies sont appelées à renforcer leur présence et à soutenir les efforts de médiation.En conclusion, la situation politique en Côte d’Ivoire est fragile et nécessite une attention particulière. Les prochaines élections présidentielles représentent un défi majeur pour le pays, et leur issue dépendra de la capacité des acteurs politiques à dialoguer et à trouver des solutions pacifiques et inclusives.
Jean-Pierre Ombolo